Raphaël Grasset, président fondateur de Traindy, lors d’une conférence TedX.
Bientôt une méthode pour l'acculturation à l'IA des organisations de formation
Imaginée par Raphaël Grasset, fondateur de Traindy, la recherche-action "Acculturation des organisations de formation à l'intelligence artificielle" (Acofai) est en plein déploiement. Il est encore temps de la rejoindre. Zoom sur l'élaboration d'une méthode d'intégration de l'IA accessible à tous.
Par Nicolas Deguerry - Le 26 mars 2025.
Mais d'où vient donc cette idée de créer une méthodologie d'acculturation des « organisations de formation » - terme retenu pour signifier que l'ambition dépasse le seul spectre des « organismes » -, à l'IA ? D'une expérience de terrain, répond Raphaël Grasset, le président fondateur de Traindy [ 1 ]Traindy est membre du Corner Innovation Centre Inffo. à l'origine du projet : « J'avais créé la fresque des IA pédagogiques et un client m'a demandé de l'accompagner. » La démarche plaît et Raphaël Grasset se met à réfléchir à une méthode structurée au bénéfice du plus grand nombre, à co-construire avec des experts. D'abord imaginé de « débrouille », le projet grandit rapidement et est aujourd'hui financé par l'Anact via l'Aract Hauts-de-France, soutien qui permet de conduire une véritable recherche-action en collaboration avec six autres partenaires (Synofdes, Centre Inffo, Ainoa, Edtech Hauts-de-France, Université Paris Nanterre, 3E Innovation).
Lever les freins
Si l'intérêt pour l'IA grandit dans le secteur de la formation, Raphaël Grasset constate encore des lacunes : « Quand je vois les questions qu'on me pose, je vois que les gens ne se renseignent pas ou ressentent encore beaucoup de peur parce qu'ils connaissent mal le sujet. » C'est ce besoin d'acculturation que la recherche-action Acofai entend combler, en développant une méthode éprouvée pour intégrer l'IA de manière éthique et collaborative. Comment ? D'une part par la conduite d'entretiens exploratoires avec des organisations qui ont déjà déployé des expérimentations pédagogiques avec des IA et, d'autre part, par l'organisation de groupes de travail réunissant les partenaires et des experts indépendants sur quatre axes.
Une approche en quatre axes
Ainsi, la méthode Acofai aborde quatre piliers complémentaires. Premièrement, la gouvernance partagée. « L'idée est d'intégrer différents acteurs de l'organisation pour avoir un dialogue social, avec des formateurs et des fonctions supports », précise Raphaël Grasset. Objectif ? Former un groupe d'experts internes pour prendre des décisions éclairées sur l'usage de l'IA, dans l'esprit des « travaux du LaborIA sur les IA capacitantes plutôt qu'aliénantes. » Deuxièmement, la « formation des acteurs », rendue obligatoire par l'IA Act européen. Troisièmement, le « co-design d'usages », qui vise à transformer l'apprentissage en compétences concrètes : « Comment est-ce qu'on designe nos usages et comment est-ce qu'on diffuse dans l'organisation les pratiques pertinentes ? », s'interroge Raphaël Grasset. Enfin, dernière étape, « une fois la maturité collective atteinte, les choix techniques peuvent être faits. »
Livrables
Au terme de la recherche-action, les résultats des entretiens et des groupes de travail seront réunis pour créer une méthode mise à disposition gratuitement d'ici octobre en licence Creative Commons. L'objectif est d'« autonomiser les individus et les organisations », y compris ceux n'ayant pas les moyens de faire appel à des consultants, précise Raphaël Grasset. Devraient être disponible un livre blanc, des webinaires pour chacun des quatre axes ainsi qu'une vidéo de documentation du projet.
À noter que si vous êtes une organisation de formation déployée dans les Hauts-de-France, votre retour d'expérience intéresse particulièrement Raphaël Grasset : Courriel: raphael.grasset [at] traindy.io (remplacez les indications entre crochet)
- Télécharger l'appel à projets : centre-inffo.fr/content/uploads/2025/03/acofai-appel-a-projets.pdf
Notes
1. | ↑ | Traindy est membre du Corner Innovation Centre Inffo. |