Photo de Stéphane Valli, président de l'union nationale des Missions locales

Stéphane Valli, président de l’Union nationale des Missions locales (UNML)

« Il faut réussir la mise en œuvre du plan #1jeune,1solution » (Stéphane Valli, UNML)

En 2021, les Missions locales seront en première ligne pour déployer le plan gouvernemental #1Jeune,1solution et être au rendez-vous des besoins des jeunes en difficulté. Crise sanitaire oblige, le réseau se prépare activement à faire face à une augmentation du nombre de jeunes accueillis au cours des prochains mois. Revue d'objectifs avec Stéphane Valli, nouveau président de l'Union nationale des Missions locales.

Par - Le 13 janvier 2021.

Si l'afflux de jeunes accueillis en Mission locale dépend pour partie de l'ampleur de l'impact de la crise sanitaire, l'augmentation est déjà en partie programmée puisque le gouvernement a annoncé des objectifs en hausse : 420 000 bénéficiaires pour le parcours contractualisé vers l'emploi et l'autonomie (Pacea), contre environ 340 000 en 2020, et doublement du nombre de bénéficiaires de la Garantie jeunes, porté à 200 000 en 2021. Pour tendue qu'elle soit, la situation ne prend pas de court le réseau des Missions locales, qui a organisé sa feuille de route par le vote de cinq motions en décembre dernier et renouvelé son conseil d'administration, portant à la présidence Stéphane Valli (notre article).

1 000 conseillers supplémentaires

Objet de la première motion, le renforcement de la structuration du réseau des Missions locales suppose de poursuivre le travail engagé et d'améliorer plus encore la coordination entre les différents niveaux territoriaux, notamment grâce à un « dialogue construit et désormais régulier avec les directeurs », se félicite Stéphane Valli. Les équipes sont également « confortées », avec quelque 1 000 conseillers supplémentaires qui seront « recrutés et formés » en 2021. Si les financements sont adaptés par les pouvoirs publics au gré des projets et de l'évolution des besoins, le président de l'UNML rappelle les difficultés de gestion créées par l'absence de visibilité à moyen et long termes. D'où la revendication, ancienne mais renouvelée, d'un « financement pluri-annuel », qui viendrait répondre aux objectifs d'autonomie financière du réseau (motion 5).

Impliquer les jeunes

Alors que les jeunes sont durement impactés par la crise, la feuille de route entend leur donner une place -- « qu'ils n'ont pas aujourd'hui», regrette Stéphane Valli --, dans la construction et l'évaluation des politiques publiques qui les concernent (motion 2). Ceci, notamment en les associant étroitement aux travaux de l'Institut Bertrand Schwartz, aux côtés d'élus, « nouveaux et anciens », désireux de s'investir. L'activité de cet organisme créé en 2011 et présidé par Jean-Patrick Gille devrait être « redynamisée » en ce sens dans les mois à venir. Le président de l'Union nationale le souligne, une plus grande implication des jeunes passe aussi par une participation citoyenne à la vie de la Cité plus active, objectif soutenu par la motion 3. « Pour que les jeunes se sentent impliqués au niveau local, il faut qu'ils puissent s'exprimer et donner leur point de vue », insiste-t-il. Et s'il avoue volontiers ne pas détenir de solution miracle, il compte sur un « benchmarking » des bonnes pratiques repérées en Mission locale, dans l'objectif d'un déploiement national.

Droit à l'accompagnement

Pour garantir le droit à l'accompagnement des jeunes (motion 4), créé en 2005 et consacré par la création du Pacea en 2016, le réseau appelle à la vigilance pour que le plan #1jeune,1solution ne soit pas l'occasion de fragmenter à nouveau le paysage de l'accompagnement. « Ce que nous voulons, explique Stéphane Valli, c'est qu'il y ait une seule porte d'entrée et éviter l'éparpillement des dispositifs. » À cet égard et même si le dispositif accompagnement intensif des jeunes (AIJ) porté par Pôle emploi vient d'être renforcé, Stéphane Valli reconnaît qu'une clarification a bel et bien eu lieu et que le cadre d'intervention est désormais loin de l'émiettement des décennies précédentes. Reste à poursuivre le travail d'articulation entre les Missions locales et Pôle emploi, « pour que le parcours des jeunes soit le plus fluide et simple possible ». Et de conclure : « Il n'y a pas de raison que cela ne fonctionne pas bien ! »