Colloque Afdet du 21 novembre 2019

 Les certifications professionnelles, un levier de sécurisation et d'accès à la formation ( Afdet)

Le colloque organisé par l'Afdet (Association française de développement de l'enseignement technique) à Paris jeudi 21 novembre est revenu sur la refonte des certifications professionnelles. Construit au fil du temps pour répondre à des besoins différents, le système doit aujourd'hui s'adapter aux nouveaux enjeux du marché du travail. Avec deux mots d'ordre, exigence et agilité.

Par - Le 25 novembre 2019.

À quelques encablures du Forum des halles où était organisé le lancement de l'application CPF (compte personnel de formation), l'Association française pour le développement de l'enseignement technique (Afdet) consacrait, le 21 novembre, une table ronde consacrée aux évolutions du système des certifications professionnelles. Ces dernières représentent, avec le respect des critères qualité, un des deux garde-fous mis en place par loi avenir professionnel pour réguler cette nouvelle place de marché. Or, le grand public ignore souvent ce que recouvrent exactement les certifications professionnelles.

Aux côtés du diplôme, socle historique de notre système, se sont ajoutés des titres professionnels ou encore des certificats de qualification professionnelle (CQP) en réponse à des besoins spécifiques. Au fil du temps, l'offre est donc devenue hétérogène et peu lisible. La sémantique peut même parfois créer de la confusion avec la certification qualité qui évalue l'organisation et le management du prestataire de formation. Pilotée par France compétences, la  refonte des certifications professionnelles, à l'œuvre depuis le 1er janvier 2019, vise à adapter le système à un environnement en pleine mutation.

Une exigence renforcée

« La réforme renforce les exigences d'enregistrement et cherche à mettre en cohérence l'offre de certification », a rappelé Françoise Amat, présidente de la Commission certification de France compétences. Les instructions des dossiers porteront notamment une vigilance particulière à l'utilité de la certification sur le marché du travail et à la qualité des référentiels. Un gros travail d'harmonisation des pratiques d'ingénierie a été réalisé par l'instante nationale de régulation. France compétences a ainsi publié des notes de doctrine sur les référentiels, l'écriture en compétences ou encore les blocs de compétences désormais obligatoires dans la construction des certifications. Levier stratégique de l'assouplissement et de l'individualisation des parcours, cette « modularisation » couvrira, à terme, l'ensemble de l'offre. Autre nouveauté, une liste des métiers émergents attendue d'ici la fin de l'année devrait permettre d'introduire de la réactivité dans les process d'enregistrement.

Un marqueur social

Sur le terrain, les branches professionnelles ont conscience de la nécessité de simplifier et de restructurer le système. «  Nous avons besoin de nouveaux repères. Il nous faut rendre l'offre plus homogène et oser remettre sur la table des certifications en travaillant, par exemple, au sein de filières économiques avec l'appui des opérateurs de compétences », confirmait Xavier Royer, directeur de la formation de l'Union des industries textiles.

Les certifications professionnelles jouent, en effet, un rôle crucial dans certains secteurs. C'est le cas de l'emploi à domicile. Face à une forte tension sur les métiers et une image souvent dégradée, les certifications « représentent un marqueur social important, une reconnaissance professionnelle et un levier d'employabilité », soutenait Michel Fourmeaux, directeur de l'ingénierie au sein d'Iperia l'institut. Dans une logique de passerelles entre les métiers, l'organisme est à l'origine de la création de trois titres de niveau 3 qui partagent des blocs de compétences communs.

L'approche change également au sein des ministères. La réforme donne la main aux partenaires sociaux au sein des 11 commissions professionnelles consultatives (CPC). « Nous sommes à un moment nouveau », affirmait lors de la table ronde, Brigitte Trocmé, adjointe à la sous-directrice des lycées et de la formation professionnelle tout au long de la vie.