La journée annuelle consacrée aux observatoires de branches, organisée par France compétences le 14 octobre 2025.

Anticiper les enjeux d'emploi et de formation en lien avec les transitions

La transition numérique transforme profondément les métiers. Les observatoires de branches analysent les évolutions attendues. Exemples dans le commerce de gros et la mobilité, mises en avant lors de la journée annuelle consacrée aux observatoires de branches organisée par France compétences mardi 14 octobre.

Par - Le 16 octobre 2025.

Dans la branche du commerce de gros, touché par la robotisation, une étude prospective a été lancée pour « anticiper les évolutions sur les activités, les emplois, les métiers et les compétences », expliquait Marie Vallon, directrice des affaires sociales et formation de la Confédération des grossistes de France et membre de la CPNEFP (commission paritaire nationale emploi formation)  des commerces de gros, lors de la journée annuelle consacrée aux observatoires de branches organisée par France compétences mardi 14 octobre. Cette étude prospective avait deux objectifs principaux : identifier les grands facteurs de mutation et proposer des scénarios prospectifs en lien avec ces mutations. L'idée étant « de formuler des recommandations concrètes pour mieux anticiper les enjeux d'emploi et de formation ».

Maturité inégale

L'étude, en cours de finalisation, a permis de remarquer « une maturité inégale » des entreprises sur la robotisation, généralement plus avancée dans les grandes structures. « Le processus de robotisation est coûteux et nécessite un accompagnement des salariés au changement et une montée en compétence pour l'usage de ces nouveaux outils. » Pour elle, cette évolution « inévitable » des métiers, peut être positive, en les rendant plus attractifs, en prévenant certains risques professionnels et en améliorant les conditions de travail.

Evolution des usages

Renald Brindjonc, représentant CFTC à la CPNEFP des Commerces de Gros remarque que la robotisation change profondément certains métiers, comme celui de préparateur de commande, « plus difficile face à un outil automatisé ». Dans le service après-vente, l'IA est une aide au diagnostic « qui libère du temps, alors que le dépannage est plus long sur des machines de plus en plus complexes ». Dans tous les métiers, les usages vont évoluer, les éloignant peu à peu « des métiers de bases ». L'étude en cours de finalisation permettra « d'outiller la branche avec des cartographies prospectives des métiers », d'éditer « des fiches métiers prospectives » pour chacun des 42 métiers identifiés, détaille Sandra Laurol responsable observatoire et évaluation de l'Opco Akto.

Respecter le bon dosage

« Quand on identifie une nouveauté qui risque de bouleverser nos métiers, on s'y intéresse rapidement », dit Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint des entreprises du voyage, à propos de l'intelligence artificielle. La branche a ciblé deux grandes catégories d'usage : l'aide à la planification de voyages et le service après-vente. Toutefois, « il faut respecter le bon dosage entre humain et IA, que celle-ci serve à faciliter les tâches à faible valeur ajoutée ». Les entreprises du secteur de la mobilité « se sont beaucoup formées sur la digitalisation à l'occasion de la crise sanitaire », remarque Karine Coulon Directrice du développement et de l'appui aux politiques paritaires de l'Opco Mobilités. Une étude menée par la branche sur l'IA, a permis de définir trois niveaux de maturité sur son usage parmi les entreprises : « 30% ont un niveau d'observateur, entre 50 et 60% un niveau « opportuniste » et seulement 10% un niveau pionner, avec la définition d'une stratégie d'usage ». Un guide sera édité à partir de cette étude afin « d'aider les entreprises à définir leur niveau de maturité » et leur donner des exemples d'usages pour un partage de bonnes pratiques.