Handicap : dans les Hauts-de-France, des reconversions réussies

Transitions Pro Hauts-de-France et l'Agefiph œuvrent de concert pour éviter la désinsertion professionnelle des personnes porteuses de handicaps ou qui se voient fragilisées par une procédure d'inaptitude. Les deux associations viennent de renouveler leur convention pour 2024.

Par - Le 22 mars 2024.

Que les acteurs acquièrent un « bon réflexe, celui qui consiste à considérer qu'une inaptitude conduit à travailler différemment et non à ne plus travailler du tout ». Voilà ce que Stéphan Guénézan, directeur général de Transitions Pro Hauts-de-France, attend du partenariat renouvelé avec l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph).

Les deux acteurs ont désormais l'habitude d'intervenir ensemble, unis depuis la création de Transitions Pro. Ils ont, en mars, renouvelé leur partenariat pour l'année en cours. Avec le double objectif d'accompagner les personnes handicapées désireuses de se reconvertir, et celles qui, au cours de leur carrière, sont confrontées à une incapacité ou à une procédure d'inaptitude.

Adapter les parcours de formation

Sur le terrain, les équipes des deux organismes travaillent régulièrement ensemble, indique Stéphan Guénézan. Notamment pour intervenir auprès des organismes de formation, et adapter les parcours. « Nous devons sensibiliser tout l'écosystème afin que l'accompagnement ne soit pas seulement médicalisé mais qu'il intègre aussi le volet reconversion professionnelle. » Avec 5 agences sur le territoire, le directeur général de Transitions Pro estime disposer d'un « maillage territorial extrêmement fin » adapté à ces objectifs.

Résultat ? En 2023, 86 % des projets de reconversion de personnes handicapées ou en inaptitude ont été financés. C'est 20 points de plus que les demandes tous publics sur la même période. Mais seuls 79 salariés sont concernés. Un nombre qui reste faible, et illustre un travail de dentelle et de sur-mesure. « Grâce au soutien de l'Agefiph, nous pouvons financer tous les projets probants de ces publics », se félicite Stéphan Guénézan.

Enveloppe insuffisante

Le tout public, lui, pâtit d'une enveloppe contrainte pour le financement des reconversions professionnelles, « qui ne suit même pas l'évolution de la masse salariale », regrette le directeur général. Dès lors, mécaniquement, année après année, le taux d'acceptation des demandes baisse. En 2022, il était de 80 %, contre 66 % l'année suivante. Et probablement encore en diminution en 2024.

Ce qui semble d'autant plus regrettable que dans les Hauts-de-France, les niveaux de qualification sont peu élevés. Pour leur part, les personnes handicapées accompagnées dans le cadre d'une transition étaient, pour 72 % d'entre elles, titulaires d'un diplôme de niveau 4. Neuf sur dix étaient ouvriers ou employés et plus de six sur dix (63 %) étaient des femmes. Les secteurs les plus demandés ont été ceux de l'assistanat médico-social, du secrétariat médical, de la comptabilité, de l'informatique… Globalement des métiers du tertiaire, physiquement moins exigeants.