Un guide pour accompagner les alternants en mobilité internationale

La Fondation innovations pour l’apprentissage (FIPA) a officiellement remis le 10 juin son « Guide de l’alternant en mobilité internationale », ou Guide de l’AMI, à Sylvie Brunet, députée Modem (Mouvement démocrate) au Parlement européen, qui siège à la commission emploi et affaire sociales.

Par - Le 14 juin 2021.

En présence de Jean-Bernard Lévy, pdg d’EDF et président de la Fipa, de Clément de Villepin DRH groupe de Thalès et de deux alternants de retour, l’un de Suède, l’autre d’Australie, la députée a insisté sur la mobilité des alternants en Europe, « un axe stratégique de la mandature 2021-2027 », qui a décidé d’un doublement du budget Erasmus.

Statut européen de l’apprenti

Un groupe de travail a été constitué au sein du Parlement européen, dit-elle pour « avancer sur le statut européen de l’apprenti ». Un sujet que la France devrait défendre lors de sa présidence du Parlement européen à partir du mois de janvier 2022. « La culture de l’alternance est précieuse », a souligné la députée, qui marraine le consortium Fame (Formasup Apprenticeship for Mobility in Europe) avec Pierre Gattaz, dont l’objectif est de lever les freins à la mobilité pour les apprentis du supérieur.

Pour Jean-Bernard Levy, « l’apprentissage est au cœur de la société que nous essayons de construire, une société qui donne sa chance à chacun. » Le PDG relève qu’« EDF sait encore faire fonctionner l’ascenseur social, la moitié des cadres partant à la retraite ne sont pas rentrés comme cadres chez EDF ». Il estime que la mobilité internationale est une priorité : « source d’épanouissement personnel et d’acquisition des compétences et des expériences, elle permet d’être plus performants dans les entreprises françaises ».

Ce guide concret a vocation à accélérer les parcours de mobilité, en présentant le cadre réglementaire, les financements mobilisables, notamment un récapitulatif des prises en charge Opco par Opco, une boîte à outils pour aider les parties prenantes (entreprises, centres de formation et alternants) à organiser des actions de mobilité internationale et des témoignages d’entreprises et d’alternants en ayant bénéficié.

Intérêt bien compris

Chez Thales, près de 2 000 apprentis sont recrutés par an, dont 25% à 33% sont embauchés à issue de la démarche. Clément de Villepin estime que les concepts pédagogiques de l’apprentissage – acquisition de compétences théoriques, en situation de travail et mentorat – en font une « méthode efficace et qui plaît aux jeunes ». Pour son groupe à dimension internationale, la mobilité est un atout, car « elle forme au multiculturel, ce qui est une grande opportunité pour les entreprises. »

Stéphanie Devèze-Delaunay, cheffe adjointe du département lien formation emploi au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, a rappelé que le président Macron souhaite que « nous atteignions la moitié d’une classe d’âge en 2024 qui puisse partir six mois en mobilité ».

Inclusion

Le développement d’un espace européen de l’apprentissage est en jeu, autour de l’inclusion des apprentis dans les cursus européens. « Le cadre européen permet un cadre commun de diplômation, et les apprentis pourront prochainement aller dans plusieurs pays et entreprises en Europe », pronostique-t-elle. Un groupe de travail réunissant des universités européennes travaille à l’amélioration de la mobilité des apprentis en Europe.