Joël Ruiz, président du Fffod.

Joël Ruiz, président du Fffod.

Le FFFOD va aider les prestataires de formation à « hybrider » leur offre pédagogique

Le Forum des acteurs de la formation digitale (FFFOD) lance une réflexion pour définir l'aide à l'accompagnement des organismes de formation qui souhaitent digitaliser et hybrider leurs offres pédagogiques. Afin de déboucher sur un langage commun utile aux prestataires comme aux financeurs de formation.

Par - Le 02 juin 2022.

Nombre d'organismes de formation, de centres de formation d'apprentis et de financeurs restent démunis face à la digitalisation-hybridation de la formation et à ses conséquences. C'est pourquoi le Forum des acteurs de la formation digitale (FFFOD) se mobilise pour définir, avec les acteurs concernés, et avec le soutien du ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, un « cadre de référence de l'accompagnement des organismes de formation et des CFA à l'hybridation de la formation ».  « Il ne s'agit pas de créer une nouvelle norme, mais des repères et des outils partagés très opérationnels et très consensuels », explique Joel Ruiz, président du FFFOD, lors d'un webinaire de lancement du processus, qui a réuni 58 participants mardi 31 mai.

Maturité numérique

Deux cabinets accompagnent le FFFOD dans ce travail. « L'enjeu majeur est de donner accès à une offre d'accompagnement pour l'hybridation de la formation, alors que cette offre est mal identifiée, éparse et ne maitrise pas forcément tout le process. Il y a donc besoin d'un cadre de référence, de boite à outils, de méthodes, de grilles, de clés pour sélectionner une prestation d'aide à l'hybridation », assure Feycal Ketab, du cabinet Elysia concept.

« Cette hybridation-digitalisation concerne le coeur de métier de la formation :  parcours multimodal, présentiel, autonomie, distance, synchrone, asynchrone, lieux et tiers lieux de formation… mais aussi toutes les interactions avec tous les autres processus : stratégie, marketing, gestion numérique, communication interne et externe, ressources humaines... », affirme Jean-Luc Peuvrier, du cabinet Stratice.

Multiplicité d'acteurs

« Les problèmes sont multiples, confirme Christophe Jourdain, du cabinet Stratice également : une multiplicité d'acteurs d'aide à l'hybridation mal identifiés, des prestations d'accompagnement très diverses, ne favorisant pas forcément la mutualisation des équipement, ressources et moyens financiers, et des prestations d'accompagnement souvent partielles ne portant pas sur l'ensemble de la problématique ». L'objectif est donc de « créer une zone de rencontre maximale entre besoins, acteurs et financement en définissant ce que doit être le périmètre de cette accompagnement ». Ce qui implique aussi de questionner la  stratégie numérique, la politique commerciale de cette nouvelle offre hybridée et de repenser les compétences et l'organisation.

Conduite du changement

Le premier atelier d'échange se tiendra le 7 juin, mais la bonne démarche semble être la suivante. D'abord, une « analyse de la maturité numérique du prestataire mais aussi sa capacité à changer et à conduire le changement ». Puis une mise à jour des « besoins en formation, dans tous les domaines : pédagogique, financier, technique, administratif, fonction support ». Et enfin, « une mise au point sur les besoins d'achat et d'investissement en matériel ». Tout cela débouchant sur une « synthèse sur la maturité digitale du prestataire et une définition du type de partenaire d'accompagnement à la digitalisation qui lui ira le mieux : très technique, très généraliste, avec quel niveau de transfert de savoir, etc. »

Revoir le financement

Le partage de ces outils et synthèses avec les régions et les opérateurs de compétences, qui financent une partie de la modernisation de l'offre de formation, leur permettront alors de lancer des appels d'offres d'accompagnement plus qualitatifs sur cahiers des charges plus analytiques.

« On ne transforme pas par les outils mais par les pratiques, ce qui nécessite un accompagnement global dans une logique de tiers payant, a confirmé Carine Seiler, haut-commissaire aux compétences. Mais le financement sur l'heure/stagiaire ne se marie pas bien avec la logique de parcours : il faut progresser là-dessus ».